Murs à pêches

Les Murs-à-Pêches constituent un site unique en région parisienne de 38 hectares de vergers tout en longueur séparés par des murs conçus au XVème siècle pour emmagasiner la chaleur du Soleil. Sur le vaste plateau de Montreuil, chaque parcelle, étroite et allongée, orientée nord-sud, était enclose d'un mur de 2,70 m de haut coiffé d'une protection de tuiles. Les murs sud, qui clôturaient la parcelle, sont construits en retrait du chemin afin de conserver un côté utilisable.

Ces murs sont talochés de plâtre afin d'augmenter leur inertie thermique, c'est-à-dire leur pouvoir de rétention de chaleur. Accumulant l'énergie solaire pendant le jour, les murs à pêches la restituent la nuit, ce qui diminue le risque de gelée et accélère le mûrissement. Le sous-sol de Montreuil étant riche en gypse, le plâtre y est bon marché et facile à produire.
L'épaisseur des murs, construits sur une fondation afin d'éviter les remontées d'humidité, varie de 55 cm à la base à 25 cm au sommet. Un système de toitures amovibles en bois assure une protection contre les pluies de printemps qui favorisent la cloque du pêcher. Des paillassons déroulants isolent les fruitiers pendant les nuits trop froides.
Dans ces parcelles isolées, la température est couramment supérieure de 8 à 12 °C à la température ambiante.

Avant Louis XIV, les murs de Montreuil les mieux exposés n'étaient garnis que de poiriers. Un mousquetaire de Louis XIV, le Chevalier Girardot, se retire à Bagnolet et à Malasie, près de Montreuil. Il fait construire des murs parallèles éloignés de 8 mètres (peut-être inspirés des potagers de Versailles...). Ces murs avaient à leur extrémité supérieure un chaperon. Il avait fait sceller des rais de vieilles roues de carrosse, il posait dessus des planches ou des paillassons. Girardot déployait beaucoup d'activité à obtenir les meilleurs fruits, les plus beaux et les plus hâtifs.
Quoiqu'il ne négligeât la culture d'aucun des fruits estimés, il s'était attaché en particulier à celle des pêches.

Il se rendait tous les ans à Versailles en présenter au Roi. Son jardin de Bagnolet devient un lieu de promenade : on allait en foule, dès la saison des fruits, se régaler de pêches et admirer la beauté des espaliers.
L'émulation gagna les cantons voisins : celui de Montreuil se livra tout entier à la culture des fruits.

On comptera jusqu'à 500 hectares de terres cultivées dans les Murs-à-Pêches. Ce microclimat a permis pendant des siècles la production de pêches, de poires, de pommes, de fleurs, de plantes aromatiques et médicinales qui ont fait vivre des générations entières de paysans montreuillois (87% de la population au milieu du XIXème siècle).
En 1953, il y avait encore 150 familles de cultivateurs. Classée réserve d'espace vert en 1976, la zone est devenue urbanisable à 80% depuis le schéma directeur régional d'Ile de France de 1994. Année de constitution de l'association Murs-à-Pêches (MAP) pour préserver ce secteur de l'urbanisation.

De nombreuses autres associations se mobilisent aujourd'hui autour de cet espace dont Lez'Arts dans les murs, également membre de l'Union REMPART.

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Association responsable

Association murs à Pêches

Association Murs à Pêches
77 rue Danton
93100 Montreuil

Localisation : Ile-de-France / France