Maria Laura, relevé et archéologie du bâti, Berzy-le-Sec, Avril 2017

Maria Laura, Italienne, est en deuxième année d’école d’architecture, à Paris. C’est sous un autre soleil que celui de l’Italie qu’elle a choisi de participer au stage de relevé et archéologie du bâti à Berzy-le-Sec, en Picardie.

C’est la première fois que tu participes à un chantier ?
J’ai déjà fait un chantier en Italie, mais ce n’était pas du tout la même chose ! C’était dans mon école, pendant quelques jours. On avait réalisé un mur en terre cuite, mais c’était très différent parce que c’était une petite construction, plutôt une simulation de travail sur le terrain. À Berzy, il y a un chantier toute l’année et ce que tu fais sert à quelque chose.

Tu es en France depuis le début de l’année scolaire. Comment as-tu connu REMPART ?
Grâce à mon école, à Paris. Je devais faire un stage obligatoire et mon école m’a expliqué que beaucoup d’élèves avaient déjà participé à un chantier REMPART et qu’il y avait souvent de la disponibilité. Après être allée me renseigner, j’ai trouvé que ça avait l’air intéressant, donc je me suis dit « pourquoi pas ? ». Et les dates correspondaient à mes vacances !

Pourquoi un stage en relevé et archéologie du bâti ?
Le sujet m’intéressait. J’avais déjà eu l’occasion de faire du relevé avec mon école.

Avant de venir, avais-tu jeté un coup d’œil sur internet pour savoir à quoi ressemblait le site de Berzy ?
En fait, non ! Quand je suis arrivée sur place, j’ai trouvé le site hyper intéressant : l’église, la chapelle, le château… Il y a plusieurs périodes de construction, ça m’intéresse beaucoup.

Comment est l’ambiance sur le chantier ?
Maria Laura a choisi de venir en Picardie pour son premier chantier.J’aime que ce soit en petit groupe, c’est plus facile pour moi qui suis italienne. J’aime aussi le fait que ce soit organisé, que tout le monde ait une fonction. Il y a des gens différents.
Dans mon groupe, il y a une bénévole qui veut aller en école d’architecture l’an prochain. Ça me plait beaucoup, j’essaie de lui transmettre ma passion. C’est un échange avec tout le monde. J’ai aussi eu l’occasion de voir comment se passaient les stages de taille de pierre et de vitrail. Ça m’intéresse aussi.

Et au niveau de l’organisation du temps des repas, des tâches ménagères ?...
C’est très bien ! Au départ, j’avais peur quand j’ai lu qu’il fallait apporter un sac de couchage… Mais en fait, la résidence est propre, je mange bien… Je suis végétarienne et j’appréhendais de ne pas trouver de plats pour moi, mais il y a des menus adaptés.

Qu’as-tu pensé de la formation que tu as reçue au cours de ton stage ?
J’ai eu ce que j’attendais. Je suis vraiment contente parce qu’en plusieurs jours j’ai appris plein de choses. Dans mon école, on fait beaucoup de théorie, mais c’est intéressant de faire de la pratique. J’ai toujours eu un peu peur de dessiner. Grâce à ce chantier, j’ai vu que je savais me débrouiller, en fait ! Émile, qui organise le stage, est très gentil, il m’explique bien et parle lentement pour que je comprenne tout.
On est un petit groupe, donc on peut travailler correctement. Mais on a aussi des pauses, donc on n’est pas trop fatigué.

Qu’as-tu fait pendant ton stage ?
Les premiers jours, on a réalisé un quadrillage dans la loggia grâce à l’aide de cordes. On a ensuite reporté précisément sur du papier millimétré chaque pierre. Puis, on a réalisé des croquis très précis. Il a fallu transférer toutes les données sur un logiciel spécialisé qui s’utilise en architecture. J’ai travaillé en binôme avec Léa, qui voudrait aller en école d’architecture, et j’ai vu que j’ai pu lui enseigner quelques petites choses grâce à mon expérience. Elle s’en sort super bien !

Qu’est-ce qui t’intéresse dans le fait de participer à un chantier ?
D’abord, c’est important pour ma formation professionnelle. Je ne voulais pas juste obtenir mon diplôme et travailler directement dans un studio. J’essaie toujours de diversifier mes expériences. Je n’aurais probablement pas eu l’occasion d’étudier le château de Berzy à l’école, pourtant, il est très intéressant ! En plus, je n’ai pas encore de diplôme, et ça me permet d’avoir déjà une expérience sur le terrain !

En étant bénévole, j’apprends plein de choses. En fait, c’est un peu comme si j’étais encore à l’école, c’est très intéressant. Les livres, c’est bien, mais il faut aussi changer de temps en temps, voir d’autres choses !
Ici, on participe à un vrai chantier. Je sais qu’avec mon travail, j’apporte une petite contribution à l’histoire du site et à sa compréhension.

Serais-tu partante pour participer de nouveau à un chantier REMPART ?
J’y ai déjà pensé ! J’espère en refaire un l’année prochaine. Peut-être en relevé, encore, ou peut-être autre chose : charpente, bois… Pour l’instant, je suis dans une période de ma vie où j’apprends. Mais peut-être qu’un jour je pourrai moi-même enseigner à des bénévoles.
L’an prochain, ma meilleure amie part habiter en Espagne, où il y a des chantiers REMPART. Je pensais lui demander d’en faire un ensemble là-bas !