Château d'Allègre

D'une tour primordiale née avec la féodalité au XIème siècle, sur les pentes du Mont Bouquet, le castrum d?Allègre devint au gré des tours qui s?érigèrent une coseigneurie qui compta jusqu'à plus de vingt coseigneurs.

Abandonné par ses seigneurs dès le XVème siècle pour des demeures plus confortables, les quelques familles de métayers qui y vécurent jusqu?au milieu du XXème ne l?empêchèrent pas de tomber peu à peu ruine et dans l?oubli.

En 1993, des habitants de la commune aidés par des amis, tombés sous le charme du site et désireux de stopper l'action inexorable du temps sur les pierres et les édifices, entreprirent des travaux de sauvegarde et de restauration du site dans le cadre d'une association.

 

LE CHATEAU ? implantation et coseigneurie

Implanté à 275m d?altitude, le site du château d?Allègre occupe une position centrale et surveille à l?Ouest les Cévennes, au Nord-Ouest le Bas-Vivarais et la moyenne vallée de la Cèze, au Nord le plateau de Méjannes, à l?Est les garrigues de Lussan et sud les contreforts du Mont Bouquet. Cette situation en bordure des contreforts du Mont Bouquet et de la plaine de la moyenne vallée de la Cèze de par ses atouts (cours d?eau et sources, serres escarpés constituant des défenses naturelles) a toujours favorisé l?implantation humaine. C?est d?ailleurs à quelques centaines de mètres du château, au Cros de Peyrolles, qu?on a découvert la présence de plusieurs bifaces témoin d?une occupation humaine sur plusieurs hectares pouvant se situer entre 400 000 et 150 000 ans.

De ces premiers sites d?implantation découlèrent diverses voies de communication encore en usage au XVIIème siècle.

Lors de la naissance de la féodalité ces différents éléments favorisèrent la première implantation castrale sur le serre d?Allègre.

Ce qui constitue l?une des particularités du site c?est le développement important qu?il a connu. En effet, aujourd?hui, le domaine s?étend sur un hectare et demi et conserve une double enceinte fortifiée, deux bâtiments de garde, une chapelle castrale, quatorze demeure seigneuriales et divers bâtiments de service. Cet ensemble est l?expression physique de la coseigneurie.

Suivant leur statut, les seigneurs possédaient une ou plusieurs portions d?un castrum. Les parts déterminaient à la fois les charges incombant aux coseigneurs, mais aussi les droits et revenus auxquels ils pouvaient prétendre les uns vis-à-vis des autres. L?ordre et la paix dans la coseigneurie découlaient de l?équilibre des contributions et des intérêts de chacun.

En devenant seigneurs pariers, les chevaliers devaient assurer plusieurs obligations administratives, juridiques et militaires telles que la gestion des impositions, le maintien de l?ordre, la garde, la réparation et la défense de la forteresse. En contrepartie de ces services, ils pouvaient édifier une demeure où résidait en général une partie de leur famille. Ils bénéficiaient également de revenus issus principalement des ressources naturelles du territoire et des peines pécuniaires relatives à la justice du castrum.

Des fouilles archéologiques effectuées sur le site ont confirmé que le mode de vie des habitants était principalement tourné vers l?agriculture, l?élevage et l?artisanat.

Aujourd?hui, le site est pour sa majeure partie propriété de la commune d?Allègre-les-Fumades qui a passé un bail emphytéotique avec l?Association.

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