Château Rocher

Château-Rocher en quelques dates :

- Traces de peuplements anciens (néolithique, protohistorique, gallo-romain)

- Xème s. : Edification d'une première motte castrale en contrebas du site actuel.

- XIème siècle : construction du premier château par Archambault le Fort qui l'érige en fief pour son fils Pierre de Blot

- 1213 : Reconquête de l'Auvergne par Philippe Auguste. Guy de Dampierre, principal vassal du roi, entreprend la construction d'une véritable forteresse sur le plan de Château Gaillard

- 1250 : Catherine de Blot seule descendante des Blot épouse Guillaume de Chauvigny qui conserve le nom et le blason de la famille de Blot.

- 1365 : Prise du château  par ruse par Bertucat d'Albret.

- A partir du XVIème : le château est mentionné comme ruiné en partie (carte de Cassini).

- 1749 : Gilbert de Chauvigny de Blot sans descendance laisse le château à son neveu François-Charles de Champs. Sa famille le conservera jusqu'au début du XXème siècle.

- La dernière descendante Marie-Madeleine Zoé Adélaïde Delpoux de Nafines, comtesse de Champs, de Blot et de Nades tente d'assurer la pérennité du site en l'offrant à l'Etat qui le refuse mais le classe Monument Historique en janvier 1913.

- Le château est « abandonné » de 1919 à 1964

- 1964 : de jeunes passionnés  dégagent et restaurent le site et organisent un Son et Lumières en 1965

- 1967 : Création de l'Association-Château Rocher qui devient délégation régionale de R.E.M.P.ART

- Début des années 1990 : Création d'une fête médiévale et mise en place d'un chantier de réinsertion.

Château-Rocher aujourd'hui et demain :

- 12 juillet 2007 : Mise en place de la nouvelle association Château-Rocher : Recherches historiques, Valorisation du site, Animations, Promotion et communication, Chantiers, restauration, réinsertion, fouilles archéologiques

- Poursuite des travaux du chantier de réinsertion

- 2006/2008 : mise en sécurité du corridor ouest, restauration du mur de refend du logis nord, voûte de « l'office » et dalle des « appartements seigneuriaux »

- Mars 2008 : campagne de fouilles archéologiques dans le logis nord

- Mai 2008 : début des travaux par la nouvelle équipe de 8 personnes en CAE.

- Juin 2009 : Réhabilitation de l'escalier secondaire dans la salle d'arme et réfection des joints du sol d'origine de la cuisine.

- Juin 2010 : réaménagement du corridor ouest

- 2014 : fermeture du site au public

 

Construit à la fin du XIème siècle par Archambault IV le Fort, seigneur de Bourbon, le château, dont quelques pans de murs de cette époque existent encore pris dans la maçonnerie, notamment dans le corridor ouest, est offert par ce dernier à son fils Pierre de Blot en même temps que le fief qu'il vient de créer. Même s'ils ne sont pas encore rois de France, c'est quand même la très haute noblesse qui va s'installer à Château-Rocher.

Le château, qui est avant tout une forteresse militaire chargée de surveiller la Sioule et le pont de Menat, pour lequel le seigneur de Blot reçoit un péage , resta dans la famille jusqu'au environ de 1240.

A cette époque, Catherine de Blot est la seule héritière du fief. Comme la loi salique l'empêche de recevoir directement son héritage, elle doit trouver un mari et c'est ainsi qu'elle va épouser Guillaume de Chauvigny, dont le château est encore visible de l'autre côté des gorges de la Sioule (Chouvigny). Mais, de plus haute noblesse que son époux, Catherine va obtenir le privilège de conserver son nom et de cette union va naître l'une des plus importantes familles de la région : les Chauvign-de-Blot. En effet grâce à ce mariage les comtes de Chauvigny de Blot étaient seigneurs de Chauvigny, du Vivier, de Saint Gal, du Défand, de Salpaleyne, de Salles, de Pouzol, de Janzat mais également barons de Blot-L'Eglise et de Blot-le-Rocher et possesseurs de châtellenies à Chantelle, Gannat, Billy, Verneuil, Vichy, Montluçon, Hérisson et Murat. A cette occasion,, un nouveau blason est donc également créé. Là encore ce sont les armoiries de Catherine qui vont être mises aux places d'honneur en lieu et place de celui de son époux car le blason des Blot reprend sur ses armoiries le lion des Bourbons.

Le castel de Blot-Le-Rocher joua visiblement un rôle dans la reconquête de l'Auvergne par Philippe Auguste en 1213 puisque nous savons qu'il fut en partie reconstruit par Guy de Dampierre, le principal vassal du roi en prenant comme modèle Château Gaillard, le château de Richard de Coeur de Lion qui se trouve en Normandie dans une boucle de la Seine. Tous deux le connaissent très bien : ils restèrent au pied des murailles de Château Gaillard pendant plusieurs semaines avant de réussir à s'en emparer. La ressemblance la plus importante entre les deux forteresses se retrouve dans le nombre d'enceintes. Dans les deux cas, elles sont au nombre de trois. Cette aile reconstruite au XIIIème siècle correspond aujourd'hui à la partie Nord du site. Lorsque le visiteur se place au pied du château, elle débute à la barbacane d?entrée et se termine à la tour nord-est.

 

Au fil des ans, la puissance des Chauvigny-de-Blot attira les convoitises et lors de la guerre de Cent Ans, aux alentours de 1365, l'un des routiers à la soldes Du Prince Noir, Bertucat D'Albret, tenta d'obtenir une rançon après avoir réussie à s'emparer par ruse de Château-Rocher en passant de nuit par la poterne Nord que l'on mentionne dans les ouvrages sous les nom de Porte du meunier. En effet, le moulin du château était au bord de la Sioule au lieu-dit de Rochocol et pour éviter au meunier de faire des lieues supplémentaires, il devait gagner le château en passant par un chemin escarpé mais plus rapide qui allait directement du moulin à la forteresse. Cette poterne, bien que dissimulée était une faiblesse dans le système de défense que Bertucat, habitué à s'emparer de château, exploita assez facilement. Une fois que Bertucat d'Albret et ses hommes se furent emparés du château, ils le fouillèrent et Bertucat eut l'heureuse surprise de trouver les Terriers. A l'époque médiévale, la règle est simple, le détenteur des Terriers est propriétaire de plein droit du château et de son domaine et le routier décida de renoncer à la rançon afin de garder le château pour lui-même. Catherine de Chauvigny de Blot, veuve depuis peu, décida de ne pas se laisser faire et haussa la voix pour réclamer son bien au nom de son fils, Jean II de Chauvigny de Blot, mineur à l'époque. Le Duc Du Berry, lui vint alors en aide et assiégea la forteresse avec trois cents lances. Ce siège fit fuir les mercenaires et permis à Jean II de retrouver sa forteresse. L'intervention en personne du Duc du Berry montre une nouvelle fois l'influence de la famille de Blot qui dépasse largement les limites des Combrailles.

A la suite de cela, le château resta dans la famille des Chauvigny de Blot pendant plusieurs siècles. Faire une généalogie précise de cette famille reste à ce jour assez complexe. La branche directe s'éteignit en 1749 avec Gilbert de Chauvigny de Blot, qui fit passer ses possessions à son neveu François Charles de Champs. La famille de Champs de Blot conserva le château jusqu'au début du XXème. La dernière propriétaire Marie Madeleine Zoé Adelaïde Delpoux de Nafines comtesse de Champs de Blot et de Nades parvint à la faire classer monument historique en 1913 mais ne pu éviter sa ruine qui est due au pillage des pierres par les habitants de la région qui le démantelèrent entre la fin du XVIIIème et 1821, date de la première gravure représentant les vestiges du château. En effet, si les enceintes sont en ruines assez tôt, nous savons grâce à la description d'un voyageur de la fin du XVIIIème siècle du nom de Sallabery que le bâtiment en lui-même était assez intact. Certes, le château n'est pas réellement habité mais Sallabery nous le décrit avec ses toitures, son mobilier et ses vitraux de 1244.

Laissé à l'abandon à la mort de Marie Madeleine en 1917, il faudra attendre 1964 pour que les premiers bénévoles viennent dégager le site qui est envahi par les buis et les ronces. Depuis cette date, il y a toujours eu des travaux et des restaurations sur le site ce qui vous permet aujourd'hui de venir découvrir ce lieu empreint d'histoires, de mystère et de magie.

+