Thierry, restauration du patrimoine funéraire, cimetière de Montmartre, juillet 2017

Thierry, 52 ans, habite en face du cimetière de Montmartre depuis plusieurs années. Grâce à l’association Les Appels d’Orphée, il découvre ce lieu d’histoire et aide à sa restauration.

Je suis illustrateur depuis plus de quinze ans déjà. Depuis quelques années, je ressens une forme de lassitude. Ma fille est grande, alors je profite de mon temps libre pour m’investir dans le milieu associatif. Je m’occupe de la revégétalisation de Paris à travers plusieurs projets, notamment Parisculteurs depuis 2016, avec la mairie de Paris.

Dans ce cadre, je me renseigne beaucoup sur ce qui se passe à Paris. C’est par hasard que je suis tombé sur le site de REMPART. J’habite en face du cimetière de Montmartre et passe souvent au-dessus, mais je n’ai jamais pris le temps de le visiter. Même en tant que touriste, ce n’est pas le genre de lieu qui m’intéresse. On ne pense pas toujours à visiter ce qu’il y a près de chez soi.

Pourtant, le fait que ce chantier soit situé à coté de chez moi, c’est important. Ça a beaucoup compté. Puis, l’aspect patrimoine et restauration était important. Je suis très intéressé par la restauration de peinture, de par mon métier d’illustrateur.

Comme je m’intéresse beaucoup à la nature dans la capitale, il était intéressant pour moi de restaurer un lieu qui possède une forte biodiversité.

Les premiers jours, on a un peu de mal à se faire à l’ambiance du cimetière. Surtout lorsqu’on passe devant des tombes récentes. Mais au bout de quelques jours, on s’habitue ! Autrement l’ambiance du chantier est sympa. Nous sommes huit bénévoles et deux encadrants, ce qui est suffisant.

Le matin, les encadrants définissent les tâches de la journée. Les bénévoles se divisent en deux ou trois équipes. Tous les jours, les équipes sont différentes. Et on essaie de faire en sorte que les bénévoles ne soient pas plusieurs jours de suite sur la même activité.

Lors de ce chantier, j’ai beaucoup aimé le travail sur les objets : la croix, les vases… Les tombes, c’est du nettoyage. Il a fallu égaliser et aplanir une croix, c’est un travail un peu délicat. Mais la plupart des activités ne requièrent pas des compétences particulières.

Il y a souvent des promeneurs qui s’arrêtent et nous posent des questions. Certains touristes nous prennent en photo. Une fois, une personne qui a une tombe familiale ici nous a même demandé si on pouvait s’en occuper !

Comme je me suis inscrit un peu tardivement, je n’ai pas trop eu le temps de parler de mon chantier à mes amis. Ceux avec qui j’en ai discuté étaient un peu intrigués. Les habitants de Paris aiment leur ville, ils s’y intéressent.

Lors de mon inscription au chantier, c’était l’inconnu. Je ne savais pas si j’avais le profil. Il y a beaucoup d’étudiants en art et restauration qui, pour certains, ont déjà participé à des stages REMPART à plusieurs reprises.

Pour la suite, il y a déjà un chantier qui m’intéresse, sur la restauration de peinture. L’an prochain, j’essaierai d’y participer !